Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a effectué une visite surprise à Moscou, devenant ainsi le troisième dirigeant occidental à rencontrer Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine il y a trois ans.
Au cœur de cette rencontre, la question de l'approvisionnement en gaz russe a été centrale. La Slovaquie dépend fortement du gaz en provenance de Russie, et un accord avec Gazprom concernant le transit de l'énergie via l'Ukraine arrive à expiration à la fin de l'année. Cependant, l'Ukraine a exprimé son intention de ne pas renouveler cet accord, ce qui pourrait compliquer la situation pour la Slovaquie.
Fico a déclaré que Poutine avait été "injustement diabolisé" par l'Occident et a souligné qu'il souhaitait trouver une issue pacifique à la guerre en Ukraine. Il a précisé que bien que la Russie soit prête à continuer de fournir du gaz à la Slovaquie, la situation se complique en raison du refus de l'Ukraine de renouveler l'accord.
La visite de Fico a suscité de vives réactions, notamment parmi les partis d'opposition en Slovaquie et chez les voisins européens, notamment la République tchèque. Le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Lipavsky, a exprimé sa déception, soulignant que son pays avait atteint l'indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, tout en dénonçant les actions de Poutine.
En Slovaquie, plusieurs responsables politiques ont critiqué Fico, notamment Michal Simecka du parti Progress Slovakia, qui a accusé le Premier ministre de servir de propagande pour la Russie. En revanche, certains membres de son propre gouvernement ont défendu cette visite, arguant qu'elle visait à sécuriser des importations de gaz à bas prix pour le pays.
La visite de Fico marque également un tournant dans la politique étrangère slovaque. Après sa réélection en octobre 2023, il a décidé de suspendre l'aide militaire de la Slovaquie à l'Ukraine, mais a insisté sur sa volonté de maintenir de bonnes relations avec son voisin.
Le voyage a eu lieu alors que des dirigeants européens, dont les Premiers ministres de l'Italie, de la Suède, de la Grèce et de la Finlande, se réunissaient pour un sommet de sécurité. Le Premier ministre finlandais, Petteri Orpo, a réaffirmé la menace constante que représente la Russie pour l'Union européenne et a plaidé pour un renforcement des dépenses de défense et un soutien accru à l'Ukraine.
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